Variations sur un thème N°2

Etre ou ne pas être Rat

Le Vendredi 17 Avril 2009, à la salle de la STEG, s’est déroulé une séance d’entrainement Open sous la conduite de Christophe Peytier sensei (4ème Dan Aïkikaï) à laquelle ont participé des aikidoka de différents Dojo.

La séance a été rehaussée par la présence de Souheil Mrad sensei (3ème Dan).

Ce fort instructif regroupement a été rendu possible grâçe au dynamisme et aux dons d’organisateur de mon maître Kaïs Mejri sensei (2ème Dan), entraîneur au Dojo de la STEG. Je voudrais aussi à cette occasion souligner le rôle dynamique de Mme Afef Challouf (4ème Kyu), présidente de la section Aikido à la STEG, qui ne cesse de se démener pour nous offrir ces derniers temps le cadre adéquat pour nos différents stages et regroupements : Que ce petit bout de femme au Kote Gaeshi foudroyant en soit vivement remerciée.

Suis-je assez Martial Artist » ?
L’Aikido est avant tout un Art Martial, c'est-à-dire un art de guerriers. Ne perd pas de vue, ami lecteur aikidoka, que la racine latine du mot martial est « martialis » qui dérive du nom du dieu de la guerre de la mythologie Greco-Romaine, à savoir le dieu Mars.
Par conséquent « l’enjeu de cet art martial est la vie ou la mort ».
Entendre cela de la bouche de Christophe Peytier sensei a été une révélation pour plus d’un d’entre nous. Sommes-nous entrain de nous entraîner pour le pire ? Sous cette apparence de comportement policé, plein de civilité, avec tout notre cérémonial et nos saluts se cacherait-il un apprenti tueur ? Il faut dire qu’entendre Christophe sensei marteler d’un air assez martial qu’il s’agit d’un enjeu de vie ou de mort, choque dans un premier temps, mais a le mérite de remettre les pendules à l’heure.
C’est vrai que pour beaucoup d’entre nous, qui n’appartenons pas au monde asiatique et à cette culture martiale Sino-Nippo-Thai-Coréenne, la pratique de l’Aikido équivaut à la pratique d’un sport, avec l’esprit de compétition en moins. Et même dans le cas où il y aurait eu une compétition en Aikido, notre conception du sport n’aurait imaginé que l’enjeu de la victoire ou de la défaite. Or l’enseignement de Christophe sensei est venu nous rappeler que nous pratiquons un art guerrier dont l’enjeu est la vie ou la mort.
Allez ami lecteur Aikidoka Il n y a pas là de quoi paniquer : tu as encore de belles années de pratique devant toi.
Pour aller au bout de cet art il faut s’imprégner de l’esprit de ceux qui pratiquaient ses techniques pour survivre, c'est-à-dire les guerriers Samouraï.
Si on garde toujours à l’esprit que la mort ou la survie est l’enjeu, on fera plus attention aux ouvertures et aux opportunités et on pourra alors prétendre à l’exécution parfaite des techniques.
Finalement à travers l’idée de mort ou de vie, l’enseignement de Christophe sensei veut nous suggérer les idées de l’implication, de l’application et de la technique parfaite.

Dur comme un Martial Artist ?
Evitons quand même, ami lecteur aikidoka, de prendre des raccourcis du genre « être Martial Artist , et plus précisément aikidoka, veut dire être dur » : tel est le second message de Christophe sensei. Celui-ci a insisté sur la notion de souplesse en l’illustrant par quelques techniques d’aikido et en insistant sur le fait que la souplesse équivaut à la survie.
Tu es bien sûr en droit, ami lecteur aikidoka, de demander la démonstration de cette équation : si on considère que la souplesse est le fruit de la lucidité qui nous permet de jauger une situation donnée, de l’amortir et de rebondir, on augmente nos chances d’avoir le dessus donc de survivre ; si au contraire on oppose la force brute il y aura toujours à un moment donné ou à un autre quelqu’un de plus fort que soi en face, et quels sont à ce moment là nos chances de survie ? d’avoir le dessus ?
Christophe sensei insiste et souligne ce principe important de l’Aikido, la notion de souplesse, et le fait de suivre le mouvement tout en cherchant la parade qui peut venir d’une ouverture ou d’une chute salvatrice.
Christophe sensei aime faire des paraboles entre la pratique de l’Aikido et notre quotidien, notre vie de tous les jours.
A ce titre là il rappelle que si ta femme te quitte (ou ton mari, amie lectrice aikidoka), si tu perds ton emploi ou si tu as un accident, il n y a pas à se demander si on a un problème ou pas. Il n y a pas à tergiverser, on a une difficulté qu’il faut accepter et y faire face.
Christophe sensei ajoute que « nous ne sommes pas des surhommes nous avons aussi des moments de faiblesse », mais il faut être « lucide », « amortir » et « rebondir ». Et c’est là que Christophe sensei a évoqué les notions de « résistance et de résilience » en mettant l’accent sur cette dernière qui est beaucoup plus nuancée que la première en ce sens qu’elle fait appel à la caractéristique mécanique d’adaptation.
NB : Ami lecteur aikidoka tranquilise-toi tu n’es pas plus bête que moi ! moi non plus je ne connaissais pas ce terme, et je l’ai répété pendant toute la séance d’entrainement avant de courir consulter mon Larousse préféré. Ne t’attend pas maintenant à ce que je te serve la définition, je te mâche déjà assez le travail comme ça !
Petit conseil pour y arriver, ouvre ton dictionnaire à la lettre R.

Est-ce bien Rat que vous avez dit ?
Oui, oui effectivement c’est bien du rat qu’il s’agit. Ce rongeur hideux, très mal accepté dans notre culture, fréquentant des endroits non recommandables, a eu une place de choix dans notre séance d’entrainement.
Christophe sensei nous a presque réconcilié avec le rat. Il a rappelé que le rat est important dans la tradition asiatique, qu’il a donné son nom à l’une des années du système zodiacal chinois, et que d’après la mythologie chinoise il a remporté une course où participaient d’autres animaux en se mettant sur le dos du bœuf qui galopait en tête de cortège, le quittant à quelques mètres de l’arrivée et le devançant dans le sprint final.
Toute cette parabole servait à illustrer le principe d’adaptation (=souplesse). Christophe sensei rappelait dans ce chapitre illustratif que l’ancêtre du rat a survécu au cataclysme qui a fait disparaître les Dynosaures (symbole de force et de puissance) de la surface de la terre, grâce à sa faculté d’adaptation, et que d’après les scientifiques il ferait partie des quelques rares espèces à survivre sur terre après une catastrophe nucléaire.
Pour ma part je me contente de vous rappeler que maître Splinter, le maître des tortues Ninja est un rat.
Que te faut-il de plus ami lecteur aikidoka, pour que tu clames haut et fort : « oui, moi aussi je veux être Rat ! »

Mieux que le roc, je suis un arbre
Décidément ami lecteur aikidoka nous nageons en plein surréalisme : après avoir été Rat, me voilà transformé en arbre (et ce n’est pas par opportunisme écologique).
Il est vrai que l’occident redécouvre la nature et parle d’écologie depuis à peu près trois décades, alors que les cultures asiatiques n’ont cessé de considérer l’homme (et la femme aussi, amie lectrice aikidoka) comme un élément, au même titre que les éléments zoologiques, botaniques et minéraux qui participent à un équilibre de la vie sur terre et, en extrapolant, à un équilibre plus vaste au sein du cosmos où l’homme trouve ainsi sa place.
Ouf !! Je pense que j’y suis arrivé!
Entre-nous, ami lecteur aikidoka, je crois qu’il est plus facile d’apprendre le latin que de pratiquer l’aikido avec Christophe sensei. D’ailleurs je me demande si je ne ferais pas mieux d’aller pratiquer la pétanque.
Pour revenir à notre arbre, Christophe sensei insiste sur la notion d’équilibre et de centre de gravité, et sur le contact de la plante des pieds avec le tatamis (la terre). On doit sentir comme si on avait 30 cm de racines qui nous attachent à la terre, le reste de nos jambes et notre buste représentent le tronc de l’arbre, nos bras, nos mains notre cou et notre tête représentent les branches et les feuilles.
Cette illustration est là pour suggérer la notion « d’équilibre dans le mouvement ». Ceci ne doit pas pour autant nous faire oublier la notion de souplesse vue précédemment, en ce sens que cet arbre ne doit pas être le chêne des fables de la fontaine (qui rompt mais ne plie pas), mais il doit être « le chêne-roseau » d’une fable asiatique à écrire : Alors à ta plume, ami lecteur aikidoka, ne perd pas de temps.

« Mon alter-ego : Uke »
Le travail de Nage, qui est l’agressé en quelque sorte, symbolise l’équilibre, la confiance en soi, la force tranquille, le héros qui retourne la situation d’agressé en sa faveur et reprend le dessus sur le « méchant ».
Or d’après Christophe sensei, Uke, cet anti-héros, cet agresseur, doit être l’objet d’étude : il n’est pas là juste pour le décor ou pour jouer le rôle de punching ball.
Au contraire il demeure bien en équilibre sur ses jambes, souple pour assurer sa survie et surtout à l’affut d’une ouverture de nage. Son esprit est vigilant, ses sens sont en éveil, prêt à reprendre l’initiative à la moindre défaillance de Nage.
Uke est classé dans la catégorie des vilains ; on assume tous pendant les exercices le rôle de Uke parceque cela fait partie de l’apprentissage des techniques qu’on doit expérimenter tant du côté de l’agresseur que de l’agressé. Mais en fait ce n’est pas le rôle le plus glorieux et consciemment ou inconsciemment on s’identifie beaucoup plus à Nage qu’à Uke.
Et dans notre vie de tous les jours on n’est jamais complètement Uke ou Nage : on est alternativement l’un et l’autre.
Commençons donc par assumer ce rôle de Uke qui, bien qu’il soit l’anti-héros, joue sa survie dans une attaque et doit par conséquent faire l’objet d’une attention particulière et avoir à sa disposition l’esprit martial, la capacité de discernement, le choix de s’engager ou de rompre.
Cette attitude donne finalement plus de véracité à la technique qu’on expérimente et sert ainsi les deux protagonistes.
Finalement le message de Christophe sensei est clair : il nous appelle à nous réconcilier avec notre Uke. Si on va plus loin dans ce raisonnement, le Uke n’est plus le côté obscur de nous-mêmes, le côté inavoué de notre comportement ou notre auto-flagellation.
Et toi ami lecteur aikidoka te reconnais-tu dans Uke ? connais-tu assez ton Uke ? t’intéresses-tu à ton Uke ?
Un aikido « efficace » ?
Christophe sensei s’est insurgé contre cet adjectif qu’il trouve inapproprié : l’aikido est un art guerrier et un code de conduite dans la vie de tous les jours. A partir du moment où tu en perçois l’esprit, tu es sur la voie, sinon il n y a pas d’aikido !
L’aikido n’a pas besoin de se justifier, il n’existe que dans la stricte observance de ses principes et de son esprit.
Faut-il pour autant bannir la notion d’efficacité ?
Non, à partir du moment où elle se limite à qualifier une technique donnée qui est exécutée d’une façon nette, incisive et terrassante.
Penser autrement c’est considérer que « l’aikido est ce qu’on en fait », et là on s’écarte réellement de la voie et on le vide de toute sa substance.

Une séance de papotage ?
Qu’est ce que tu vas imaginer ami lecteur aikidoka ? qu’on n’a fait que papoter durant ces deux heures d’entrainement ?
Crois-moi l’ami, on a bien transpiré, et pas que des méninges !
Christophe sensei a été clair dés le début de la séance en nous demandant de nous asseoir à l’aise « car je parle beaucoup » a-t-il dit.
Et il ne parle pas pour ne rien dire !
Il s’est adressé à notre corps à travers ses kokyo ho et autres techniques, et à notre esprit pour nous réconcilier avec notre côté cérébral et avec la prétention qui fait croire qu’il faut laisser le corps seul réagir.
Ces paraboles, ces analogies avec le vécu ont été très enrichissantes, et tu es en droit de te demander, ami lecteur aikidoka, si c’est l’aikido qui s’impose à nous comme mode de vie et de pensée, ou si c’est une prédisposition qui fait qu’on adopte l’aikido parce qu’il est proche de notre système de pensée.
Notre rationalité se trouve comblée !
D’ailleurs as-tu remarqué ami lecteur aikidoka que dans le mot « Rationnel » il y a le mot Rat ? C’est un signe non ?
Dans « Ratatouille » aussi me diras-tu.

Et les mots de la fin Christophe sensei ?
_« J’ai souvent entendu dire que pour faire de l’aikido il faut déjà être souple : rien de plus faux, car en faisant de l’aikido on s’assouplit. »
_ « Le Kokyo est le fait de sentir et de faire corps avec ce qui nous entoure ( la nature – le partenaire…) ».
_ « Faire en toute situation attention à la colonne vertébrale qui doit demeurer droite. »
_ « Il faut toujours garder un contact visuel avec le partenaire » (et avec le maître durant le cour). Il faut dire qu’on a eu l’occasion de voir le regard aquilin, perçant et déterminé de Christophe sensei à l’œuvre durant l’entrainement.
_ Nous révélant les notes de son maître Chiba sensei à propos de l’esprit martial et de l’aspect dramatique de la confrontation : « Il faut que je l’ai avant qu’il m’ait.»
…………………………………………………………………………………………………...
Pour ma part je vous dirais Christophe sensei, comme les gladiateurs disaient à César avant le combat :
« Ave Caesar morituri te salutem »
(Salut César, ceux qui vont mourir te saluent)
Quant à vous, amis lecteurs aikidoka, s’il me fallait une morale aux enseignements de Christophe sensei durant cette séance, je vous dirais :
« Mieux vaut être un rat vivant qu’un rat mort ! »
A méditer…………….

Tunis le 18 Avril 2009
Aikidokalement votre

Faouzi Mejdoub
Faouzi.mejdoub@gmail.com

3 commentaires:

  1. Merci de m'avoir citer dan votre article
    article fort intéressant très bien écrit et qui résume bien le cours et ses enseignements........

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  2. Témoignage transportant comme ne peut le faire qu'une belle musique (variations sur un thème ;-)), ou une oeuvre artistique touchante par sa profondeur, vibrante par son authenticité... en tant qu'ami aikidoka, tes essais (musicalement doux à lire, philosophiquement profond à méditer)me font tantôt réfléchir, tantôt étonner, tantôt rire... dans tous les cas me sentir accomapagné dans cette aventure aikidocale... merci pour la compagnie sur le chemin de l'harmonie!!

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  3. cher Faouzi,
    je tenais à avoir un "droit de réponse" par rapport à ton texte "être ou ne pas être rat".
    En général, lorsque une personne demande un "droit de réponse", c'est en général parce qu'elle souhaite contredire, contrarier, opposer, bref entrer en conflit ( ou répondre à ce qui est vu comme une "agression".
    Bien évidemment, dans mon cas, en tant qu'AIkidoka, "droit de réponse" signifie que je souhaite, complémenter, enrichir, offrir un angle différent dans un but de prospérité mutuelle.
    Car c'est bien la spécificité de l'Aikido que de nous donner l'opportunité de prendre une situation donnée (en général un conflit, mais pas forcément) et d'en sortir avec plus que ce qu'on y a mis.
    1+1 = 3
    Oh la! Serais-je en train d'expliquer les mathématiques à un Arabe? Par un manque de lucidité entraîné par tant de siècles d'Euro-centrisme? Allez, j'en profite pour indiquer que si je me suis permis de vous tutoyer tous les deux, ca n'est pas par excès de familiarité mais parce que j'ai cru comprendre que dans votre langue cette distinction 8entre "tu" et "vous") n'existait pas. Voyez-le donc, je vous prie, comme ma modeste contribution à redonner à la langue et la culture Arabe la (brillante) place qu'elle mérite.

    Donc, dans mon "droit de réponse", je souhaitais exprimer certains commentaires:

    - Tu as su mettre par écrit, avec un grand sens de l'humour, la quintessence du message que j'ai essayé de passer pendant mon premier cours. Pour cela, je dis "Bravo" car je sais que j'ai souvent le commentaire "tu nous as donné beaucoup" ( sous-entendu: "on a du mal à digérer tant de nourriture")
    Et bien, je suis extrêmement impressionné par tes capacités d'absorption et de synthèse, tout bonnement remarquables. Je vais te surnommer le "Alka Selzer de l'Aikido". Du reste, "Al Kaselzer" cela parait bien un mot d'origine Arabe..: Ne voudrait-ce pas dire "celui qui digère bien", par hasard ?

    - J'essaie toujours, comme tu l'as constaté et relaté, de toucher à la fois les corps et les esprits. Du reste, dans la séance de "questions/réponses" à laquelle nous nous sommes livrés à la fin du dernier cours, lorsque Kais Sensei m'a demandé quelle synthèse j'avais pu faire de ma pratique au Japon, j'ai répondu que j'avais tenté de concilier la pratique Japonaise (c'est à dire silencieuse, sans commentaires) et la pratique occidentale, qui consiste à parler beaucoup plus. Mais, j'essaie de ne pas faire les deux à la fois, tant je pense que le corps apprend en regardant, mais que l'esprit à besoin de mots dès lors que l'on veut appréhender un message plus théorique, grâce aux paraboles et aux exemples de la vie de tous les jours.
    Alors, pendant mes cours j'utilise l'exemple (silencieux) pour le corps, et les mots (paraboles et exemples), pour l'esprit. Et par ailleurs j'aime à écrire des articles que l'on peut lire et digérer avec calme. ( je vous en enverrai)

    Et toi, tu as rajouté une dimension à laquelle je n'avais jamais pensé: Utiliser les mots pour synthétiser un cours, le cristalliser, en quelque sorte, comme un froid brutal va transformer de la vapeur en glace. L'avantage étant que l'on peut garder une trace, utile d'une certain façon pour ceux qui ont participé au cours, et d'une autre façon pour ceux qui n'y étaient pas. Car n'oublions surtout pas que:

    - Evidemment, il faut d'abord développer les qualités dont nous avons parle´dans son corps: Centré, Connecté, Unifié, Entier, et Vivant. Ce sont les cinq Qualités que Chiba Sensei considère comme fondamentales. L'insistance que nous mettons sur la dimension martiale de l'Aikido a pour objectif principal, selon moi, de nous mettre dans la situation qui va promouvoir l'épanouissement de ces cinq qualités.
    Pour cela, il n'y a pas de substitut à une pratique intense et régulière.

    - En second lieu, vient la dimension "intellectuelle", les exemples, les paraboles. Èvidemment, les deux sont inter-connectés, et c'est la grande force de l'Aikido et des arts asiatiques en général, d'unir une réflexion avec une expérience. CA, c'est fabuleux, car autant les philosophes "occidentaux" peuvent passer leur vie à spéculer, atermoyer, imaginer, etc. autant nous, Aikidoka, av1ons la possibilité d'expérimenter, de vérifier, de sentir avec notre corps.

    - Donc si l'on veut maximiser l'impact de l'AIkido en tant qu'outil de développement personnel, c'est à dire comme moyen d'être "une meilleure personne", alors il faut maximiser ces deux aspects.
    o Cristalliser par la pratique des notions théoriques comme "la connexion entre les êtres", "ne pas résister mais ne pas abandonner", "évoluer sans perdre sa personnalité", "savoir ce qui est important pour soi et ce qui ne l'est pas"
    o Sublimer par la réflexion ( j'entends le mot "sublimer" dans son sens physique:"Faire passer de l'état solide à l'état gazeux" Je sais que tu as le Larousse rapide mais j'ai quand même voulu te mâcher le travail) sur des sujets comme "À quoi sert d'avoir les épaules souples et la colonne vertébrale droite, dans la vie de tous les jours?" ou bien "comment puis-je utiliser "tenkan" dans ma vie professionnelle?". CA, c'est la magie de l'Aikido

    Mais j'insiste sur une approche "Platonicienne", (c'est à dire sans fragmentation, mettant en exergue le corps, l'esprit, le monde extérieur, et surtout la relation entre tout cela) plutôt que "Aristotélicienne" (c'est à dire avec une tendance au découpage "scientifique")

    Oh la! Serais-je en train d'expliquer la philosophie Grecque à un Arabe? Par un manque de lucidité entraîné par tant de siècles d'Euro-centrisme?
    (C'est bon , par fainéantise j'ai fait un "copier/coller" des lignes ci-dessus, je n'ai fait que substituer le mot "Mathématiques" par "Philosopnie". Je sais bien que sans vous l'Europe ne connaîtrait pas les philosophes Grecs)


    Alors, en conclusion de ce "droit de réponse", je n'ai qu'une requête à formuler: Le beau cadeau que tu pourrais me faire serait d'écrire un texte "variation sur un thème Nª3" qui serait ta synthèse de notre deuxième cours! Yallah Habib !!!!

    Christophe Peytier

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