Histoire à méditer...

« Sensei, pouvez-vous me dire une chose ? Je pratique chaque enchaînement jusqu’à ce que je l’aie appris avec précision. Mais si je me bats avec quelqu’un qui reconnaît la séquence que j’utilise, n’aura-t-il pas ainsi l’avantage de savoir quel sera mon geste suivant ?
- Si.
- Alors, pourquoi est-ce que je m’entraîne à des enchaînements aussi précis ?
- Pour que tu puisses apprendre à devenir imaginatif.
- Mais l’exacte répétition des enchaînements ne va-t-elle pas tuer l’imagination que j’ai en moi ?
- Dans ce cas, l’imagination que tu portes en toi mérite de mourir. On s’exerce aux enchaînements pour apprendre une technique. La technique est nécessaire pour nous donner la liberté de créer. On ne peut pas déployer de puissance sans une base saine, pas plus qu’on ne peut faire preuve d’imagination sans une maîtrise de la technique fondamentale. Quand tu l’auras maîtrisée, tu pourras associer différents gestes dans de nouvelles et merveilleuses combinaisons. Mais il faut d’abord que tu sois si bien enraciné dans la technique de base que tu n’aies plus besoin d’y penser. C’est cela qui fait un maître du sabre.
- Quand croyez-vous que je maîtriserai la technique ?
- Jamais.
- !?!...
- Pourquoi crois-tu que je t’ai répondu ainsi ?
- Parce que vous continuez à vous entraîner sans arrêt, en dépit des années passées à manier le sabre. Quand vous croisez le fer avec moi, vous ne faites pas que m’enseigner, vous révisez aussi toutes les subtilités des enchaînements. En corrigeant mes fautes, vous rafraîchissez aussi vos connaissances. Vous dites toujours que nul ne peut atteindre la perfection, seulement s’efforcer d’y tendre. Si c’est vrai, l’effort doit se prolonger à jamais puisque nous avons pour but la perfection du mental, de l’esprit, du corps et du sabre.
- Bien. »

(Dale Furutani – Menaces sur le Shogun, éditions 10/18)http://www.tunisaikido.com/

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