Démonstration de Sugawara Shigeru shihan

Séance de Taïchi

Ce 15 février 2010, nous avons invité M. Ariel Ondoua, expert de tai chi chuan et chi kung de l’école Chen, afin d'animer une séance de taichi dans notre dojo. L'objectif était de faire connaitre cet art martial à nos élèves et essayer de s'en inspirer pour améliorer la qualité de notre aikido.


Lors de la séance, notre intervention de notre expert s'est articulée essentiellement sur les trois thèmes suivants :
  1. Introduction théorique sur les différentes formes de taichi ("qi gong-tai chi" & "tai chi chuan") , les grands principes qui gouvernent le tai chi chuan et la place de cet art martial par rapport aux arts martiaux chinois ;
  2. Apprentissage de quelques mouvements de base de tai chi chuan et leurs applications martiales
  3. présentation de la relation entre le tai chi chuan et l’aïkido

Introduction :
Il y a souvent une confusion commise entre chi kung & tai chi & tai chi chuan :

-Le CHI KUNG (ou QI GONG ) : est une discipline millénaire chinoise basée sur la gestion de l’énergie et bien plus ancienne que le tai chi. Le Qi Gong c'est un art basé sur «l’entrainement de la respiration » et se retrouve dans le karaté, le taekwondo, le yoga, l’aikido… à tel point que le QI GONG est devenu une discipline à part entière.

-TAI CHI : quant à lui désigne le fameux symbole chinois du ying et du yang. Cette image renvoie à la dualité de l’ombre et de la lumière, le changement d’énergie qui se déroule constamment dans la nature, et l’ensemble des lois des échanges et transferts d’énergies. L’essence du tai-chi réside dans la recherche perpétuelle de l’équilibre des deux pôles de l’énergie; le Yin, issu de la terre, et le Yang, issu du ciel.

-TAI CHI CHUAN :il désigne un art martial basé sur l’application des principes millénaires du yin et du yang. Il appartient à la grande famille des arts martiaux chinois (kung fu wu shu), et précisement des styles internes à coté du baguazhang, et du hsing I. En Chine, on entend par style internes (neijia), tous les styles axés sur le travail de la pensée, de la respiration et de l’énergie du pratiquant.

Les grands principes du tai chi chuan :
Les deux grands principes pour la pratique du tai chi chuan sont :
- le relâchement mental et musculaire : cet état permet une bonne circulation du chi à travers le corps. Plus un corps est détendu, plus les réflexes sont rapides !Comme en aïkido, en tai chi la force provient du centre (hara en japonais ; dantien en chinois).

-la lenteur dans les mouvements :Tai chi chuan , ralentir pour devenir plus rapide :
Le tai chi est souvent très difficile à définir du fait de sa singularité par rapport aux autres styles de « kung fu et meme des autres arts martiaux. Pourquoi ?

D’abord, dans l’immense majorité des arts martiaux on travaille le corps à travers des techniques pour atteindre l’esprit. Dans le tai chi chuan, c’est le mouvement inverse qui est fait : on travaille l’esprit, afin de pouvoir toucher le corps pour pouvoir s’exprimer émotionnellement, martialement, et socialement.

Ensuite, l’une des choses qui intrique toujours un observateur d’une séance de tai chi, c’est la lenteur des mouvements qui fait que l’on a tort fait d’assimilier le tai chi chuan à une gymnastique ou à de la danse. En effet, l'entraînement du tai chi ch'uan est tout d'abord exécuté lentement pour sentir les mouvements de l'énergie vitale (Qi) puis petit à petit on pourra accélérer les mouvements. En vue d'exercices d'alchimie interne plus approfondis.

Le tai-chi ne s’apprend pas en deux temps, trois mouvements... Il nécessite persévérance, rigueur et assiduité si l’on veut bénéficier de ses effets positifs. La difficulté initiale pour les débutants est d’apprendre à ralentir, ce qui est dotant plus difficile que nous sommes dans une société qui a consacré le règne de la vitesse et du mouvement à tout pris. Pourtant la lenteur et la douceur sont des vertus essentielles en tai chi. En effet, c’est l’extrême lenteur d’exécution qui permet de déceler les blocages et de sentir son corps. Un précepte assez fameux du milieu dit justement : « la vitesse s’apprend dans la lenteur et la force dans la faiblesse ».

De plus, la prise de conscience du transfert du poids, du changement d’axe doit être pleinement vécu pendant les exercices. C’est l’une des raisons pour lesquelles on appelle le tai chi la « méditation en mouvement ».

Les mouvements de base de tai chi chuan :
L’un des exercices les plus important est l’embrassade de l’arbre, il faut la pratiquer tous les jours au moins trente minutes par jours si on a un programme très tendu ou une heure par jours au moins si on est plus libre. Cette posture a de nombreux bienfaits (fortification des articulations, régulation du rythme cardiaque, développement de l’energie interne, prévention du rhumatisme et autres maux…) et permet surtout de travailler l'enracinement et la connexion avec l'énergie de la terre. Cette énergie prend racine dans les pieds dont les chakras vont puiser l’énergie du sol pour la faire remonter vers le corps jusqu’au périphérique qui va frapper : épaule, hanche genou, coude, poing…On utilise souvent cette belle métaphore : « le pied donne le coup, la hanche dirige, et la main transmet. » L'énergie provient des pieds, puis elle est dirigée par la taille avant d'être émise par les mains.

*Mais le tai chi chuan est d’abord un art martial : on a souvent tort fait de l’oublier ; pourtant le tai chi chuan est d’abord un art martial, et chacun de ses mouvement comprend des applications mentales redoutables en combat dans la mesure ou le pratiquant s’insvesti dans chaque « technique ou mouvement avec tout le potentiel de son être. Pour cette raison, la séance de tai chi aura donné l’occasion aux pratiquants de découvrir quelques applications martiales du tai chi.


Le lien entre le tai chi et l’aikido :
Existe-t-il un parralèle entre le tai chi et l’aikido? se poser la question du lien entre l’aikido et le tai chi, c’est se poser la question de la place du travail du ki dans notre aikido. Ne l’oublions pas c’est ai KI do !

Le taiji quan est un outil qui permet d’agir sur nos sphères physiques, émotionnelles et spirituelles. De plus, il y a un terme merveilleux en tai chi, c’est « trouver son propre tai chi! », c’est l’une des leçons les plus importantes que le cours de tai chi aura voulu nous apporter, ce n’est pas de quitter comme certains seraient tenter de le faire, l’aikido pour le tai chi, mais plutôt, de chercher à découvrir un aikido qui nous corresponde mieux ! car comme le dit le proverbe zen : « ou trouveras tu le bonheur, sinon là ou tu es ? ». Ainsi, on trouvera :
-des aikidoka avec un AIkido beaucoup plus axé sur la recherche de l’harmonie,
-des aikidoka avec un aiKIdo beaucoup plus axé sur le travail de l’énergie et de l’esprit
-des aikidoka avec un aikiDO beaucoup plus axé sur une recherche de la voie, comme moyen de développement personnel !

Voir les démonstrations qui ont été réalisées par Tetsutaka Sugawara : (1) et (2)

L’essentiel, c’est de ne pas oublier que comme le disait TEILHARD DE CHARDIN :
« tout ce qui monte converge ».


Regroupement D'aikido

Quelques souvenir du regroupement qui a eu lieu le vendredi 12 février 2010 avec le club d'aikido Les pyramides de Boumhel