Souvenirs d'Ottawa






Aikido au canada




Stage National d'Aikido

La federation tunisienne d'aikido (section aikido) organise le 16 et 17 mai prochain un stage d'aikido sous la direction de Mohamed Hmama (4eme Dan) et Nabil Ben Kahla (3eme Dan). Le stage se deroulera a Hammam Sousse suivant les horaires suivants :
- samedi 16 mai : de 16h a 19h
- Dimanche 17 mai : de 9h30 a 12h30

A la fin du stage, un passage de grade ceinture marron est prevu.


Souvenirs du regroupement Boukhazna

Variations sur un thème N°2

Etre ou ne pas être Rat

Le Vendredi 17 Avril 2009, à la salle de la STEG, s’est déroulé une séance d’entrainement Open sous la conduite de Christophe Peytier sensei (4ème Dan Aïkikaï) à laquelle ont participé des aikidoka de différents Dojo.

La séance a été rehaussée par la présence de Souheil Mrad sensei (3ème Dan).

Ce fort instructif regroupement a été rendu possible grâçe au dynamisme et aux dons d’organisateur de mon maître Kaïs Mejri sensei (2ème Dan), entraîneur au Dojo de la STEG. Je voudrais aussi à cette occasion souligner le rôle dynamique de Mme Afef Challouf (4ème Kyu), présidente de la section Aikido à la STEG, qui ne cesse de se démener pour nous offrir ces derniers temps le cadre adéquat pour nos différents stages et regroupements : Que ce petit bout de femme au Kote Gaeshi foudroyant en soit vivement remerciée.

Suis-je assez Martial Artist » ?
L’Aikido est avant tout un Art Martial, c'est-à-dire un art de guerriers. Ne perd pas de vue, ami lecteur aikidoka, que la racine latine du mot martial est « martialis » qui dérive du nom du dieu de la guerre de la mythologie Greco-Romaine, à savoir le dieu Mars.
Par conséquent « l’enjeu de cet art martial est la vie ou la mort ».
Entendre cela de la bouche de Christophe Peytier sensei a été une révélation pour plus d’un d’entre nous. Sommes-nous entrain de nous entraîner pour le pire ? Sous cette apparence de comportement policé, plein de civilité, avec tout notre cérémonial et nos saluts se cacherait-il un apprenti tueur ? Il faut dire qu’entendre Christophe sensei marteler d’un air assez martial qu’il s’agit d’un enjeu de vie ou de mort, choque dans un premier temps, mais a le mérite de remettre les pendules à l’heure.
C’est vrai que pour beaucoup d’entre nous, qui n’appartenons pas au monde asiatique et à cette culture martiale Sino-Nippo-Thai-Coréenne, la pratique de l’Aikido équivaut à la pratique d’un sport, avec l’esprit de compétition en moins. Et même dans le cas où il y aurait eu une compétition en Aikido, notre conception du sport n’aurait imaginé que l’enjeu de la victoire ou de la défaite. Or l’enseignement de Christophe sensei est venu nous rappeler que nous pratiquons un art guerrier dont l’enjeu est la vie ou la mort.
Allez ami lecteur Aikidoka Il n y a pas là de quoi paniquer : tu as encore de belles années de pratique devant toi.
Pour aller au bout de cet art il faut s’imprégner de l’esprit de ceux qui pratiquaient ses techniques pour survivre, c'est-à-dire les guerriers Samouraï.
Si on garde toujours à l’esprit que la mort ou la survie est l’enjeu, on fera plus attention aux ouvertures et aux opportunités et on pourra alors prétendre à l’exécution parfaite des techniques.
Finalement à travers l’idée de mort ou de vie, l’enseignement de Christophe sensei veut nous suggérer les idées de l’implication, de l’application et de la technique parfaite.

Dur comme un Martial Artist ?
Evitons quand même, ami lecteur aikidoka, de prendre des raccourcis du genre « être Martial Artist , et plus précisément aikidoka, veut dire être dur » : tel est le second message de Christophe sensei. Celui-ci a insisté sur la notion de souplesse en l’illustrant par quelques techniques d’aikido et en insistant sur le fait que la souplesse équivaut à la survie.
Tu es bien sûr en droit, ami lecteur aikidoka, de demander la démonstration de cette équation : si on considère que la souplesse est le fruit de la lucidité qui nous permet de jauger une situation donnée, de l’amortir et de rebondir, on augmente nos chances d’avoir le dessus donc de survivre ; si au contraire on oppose la force brute il y aura toujours à un moment donné ou à un autre quelqu’un de plus fort que soi en face, et quels sont à ce moment là nos chances de survie ? d’avoir le dessus ?
Christophe sensei insiste et souligne ce principe important de l’Aikido, la notion de souplesse, et le fait de suivre le mouvement tout en cherchant la parade qui peut venir d’une ouverture ou d’une chute salvatrice.
Christophe sensei aime faire des paraboles entre la pratique de l’Aikido et notre quotidien, notre vie de tous les jours.
A ce titre là il rappelle que si ta femme te quitte (ou ton mari, amie lectrice aikidoka), si tu perds ton emploi ou si tu as un accident, il n y a pas à se demander si on a un problème ou pas. Il n y a pas à tergiverser, on a une difficulté qu’il faut accepter et y faire face.
Christophe sensei ajoute que « nous ne sommes pas des surhommes nous avons aussi des moments de faiblesse », mais il faut être « lucide », « amortir » et « rebondir ». Et c’est là que Christophe sensei a évoqué les notions de « résistance et de résilience » en mettant l’accent sur cette dernière qui est beaucoup plus nuancée que la première en ce sens qu’elle fait appel à la caractéristique mécanique d’adaptation.
NB : Ami lecteur aikidoka tranquilise-toi tu n’es pas plus bête que moi ! moi non plus je ne connaissais pas ce terme, et je l’ai répété pendant toute la séance d’entrainement avant de courir consulter mon Larousse préféré. Ne t’attend pas maintenant à ce que je te serve la définition, je te mâche déjà assez le travail comme ça !
Petit conseil pour y arriver, ouvre ton dictionnaire à la lettre R.

Est-ce bien Rat que vous avez dit ?
Oui, oui effectivement c’est bien du rat qu’il s’agit. Ce rongeur hideux, très mal accepté dans notre culture, fréquentant des endroits non recommandables, a eu une place de choix dans notre séance d’entrainement.
Christophe sensei nous a presque réconcilié avec le rat. Il a rappelé que le rat est important dans la tradition asiatique, qu’il a donné son nom à l’une des années du système zodiacal chinois, et que d’après la mythologie chinoise il a remporté une course où participaient d’autres animaux en se mettant sur le dos du bœuf qui galopait en tête de cortège, le quittant à quelques mètres de l’arrivée et le devançant dans le sprint final.
Toute cette parabole servait à illustrer le principe d’adaptation (=souplesse). Christophe sensei rappelait dans ce chapitre illustratif que l’ancêtre du rat a survécu au cataclysme qui a fait disparaître les Dynosaures (symbole de force et de puissance) de la surface de la terre, grâce à sa faculté d’adaptation, et que d’après les scientifiques il ferait partie des quelques rares espèces à survivre sur terre après une catastrophe nucléaire.
Pour ma part je me contente de vous rappeler que maître Splinter, le maître des tortues Ninja est un rat.
Que te faut-il de plus ami lecteur aikidoka, pour que tu clames haut et fort : « oui, moi aussi je veux être Rat ! »

Mieux que le roc, je suis un arbre
Décidément ami lecteur aikidoka nous nageons en plein surréalisme : après avoir été Rat, me voilà transformé en arbre (et ce n’est pas par opportunisme écologique).
Il est vrai que l’occident redécouvre la nature et parle d’écologie depuis à peu près trois décades, alors que les cultures asiatiques n’ont cessé de considérer l’homme (et la femme aussi, amie lectrice aikidoka) comme un élément, au même titre que les éléments zoologiques, botaniques et minéraux qui participent à un équilibre de la vie sur terre et, en extrapolant, à un équilibre plus vaste au sein du cosmos où l’homme trouve ainsi sa place.
Ouf !! Je pense que j’y suis arrivé!
Entre-nous, ami lecteur aikidoka, je crois qu’il est plus facile d’apprendre le latin que de pratiquer l’aikido avec Christophe sensei. D’ailleurs je me demande si je ne ferais pas mieux d’aller pratiquer la pétanque.
Pour revenir à notre arbre, Christophe sensei insiste sur la notion d’équilibre et de centre de gravité, et sur le contact de la plante des pieds avec le tatamis (la terre). On doit sentir comme si on avait 30 cm de racines qui nous attachent à la terre, le reste de nos jambes et notre buste représentent le tronc de l’arbre, nos bras, nos mains notre cou et notre tête représentent les branches et les feuilles.
Cette illustration est là pour suggérer la notion « d’équilibre dans le mouvement ». Ceci ne doit pas pour autant nous faire oublier la notion de souplesse vue précédemment, en ce sens que cet arbre ne doit pas être le chêne des fables de la fontaine (qui rompt mais ne plie pas), mais il doit être « le chêne-roseau » d’une fable asiatique à écrire : Alors à ta plume, ami lecteur aikidoka, ne perd pas de temps.

« Mon alter-ego : Uke »
Le travail de Nage, qui est l’agressé en quelque sorte, symbolise l’équilibre, la confiance en soi, la force tranquille, le héros qui retourne la situation d’agressé en sa faveur et reprend le dessus sur le « méchant ».
Or d’après Christophe sensei, Uke, cet anti-héros, cet agresseur, doit être l’objet d’étude : il n’est pas là juste pour le décor ou pour jouer le rôle de punching ball.
Au contraire il demeure bien en équilibre sur ses jambes, souple pour assurer sa survie et surtout à l’affut d’une ouverture de nage. Son esprit est vigilant, ses sens sont en éveil, prêt à reprendre l’initiative à la moindre défaillance de Nage.
Uke est classé dans la catégorie des vilains ; on assume tous pendant les exercices le rôle de Uke parceque cela fait partie de l’apprentissage des techniques qu’on doit expérimenter tant du côté de l’agresseur que de l’agressé. Mais en fait ce n’est pas le rôle le plus glorieux et consciemment ou inconsciemment on s’identifie beaucoup plus à Nage qu’à Uke.
Et dans notre vie de tous les jours on n’est jamais complètement Uke ou Nage : on est alternativement l’un et l’autre.
Commençons donc par assumer ce rôle de Uke qui, bien qu’il soit l’anti-héros, joue sa survie dans une attaque et doit par conséquent faire l’objet d’une attention particulière et avoir à sa disposition l’esprit martial, la capacité de discernement, le choix de s’engager ou de rompre.
Cette attitude donne finalement plus de véracité à la technique qu’on expérimente et sert ainsi les deux protagonistes.
Finalement le message de Christophe sensei est clair : il nous appelle à nous réconcilier avec notre Uke. Si on va plus loin dans ce raisonnement, le Uke n’est plus le côté obscur de nous-mêmes, le côté inavoué de notre comportement ou notre auto-flagellation.
Et toi ami lecteur aikidoka te reconnais-tu dans Uke ? connais-tu assez ton Uke ? t’intéresses-tu à ton Uke ?
Un aikido « efficace » ?
Christophe sensei s’est insurgé contre cet adjectif qu’il trouve inapproprié : l’aikido est un art guerrier et un code de conduite dans la vie de tous les jours. A partir du moment où tu en perçois l’esprit, tu es sur la voie, sinon il n y a pas d’aikido !
L’aikido n’a pas besoin de se justifier, il n’existe que dans la stricte observance de ses principes et de son esprit.
Faut-il pour autant bannir la notion d’efficacité ?
Non, à partir du moment où elle se limite à qualifier une technique donnée qui est exécutée d’une façon nette, incisive et terrassante.
Penser autrement c’est considérer que « l’aikido est ce qu’on en fait », et là on s’écarte réellement de la voie et on le vide de toute sa substance.

Une séance de papotage ?
Qu’est ce que tu vas imaginer ami lecteur aikidoka ? qu’on n’a fait que papoter durant ces deux heures d’entrainement ?
Crois-moi l’ami, on a bien transpiré, et pas que des méninges !
Christophe sensei a été clair dés le début de la séance en nous demandant de nous asseoir à l’aise « car je parle beaucoup » a-t-il dit.
Et il ne parle pas pour ne rien dire !
Il s’est adressé à notre corps à travers ses kokyo ho et autres techniques, et à notre esprit pour nous réconcilier avec notre côté cérébral et avec la prétention qui fait croire qu’il faut laisser le corps seul réagir.
Ces paraboles, ces analogies avec le vécu ont été très enrichissantes, et tu es en droit de te demander, ami lecteur aikidoka, si c’est l’aikido qui s’impose à nous comme mode de vie et de pensée, ou si c’est une prédisposition qui fait qu’on adopte l’aikido parce qu’il est proche de notre système de pensée.
Notre rationalité se trouve comblée !
D’ailleurs as-tu remarqué ami lecteur aikidoka que dans le mot « Rationnel » il y a le mot Rat ? C’est un signe non ?
Dans « Ratatouille » aussi me diras-tu.

Et les mots de la fin Christophe sensei ?
_« J’ai souvent entendu dire que pour faire de l’aikido il faut déjà être souple : rien de plus faux, car en faisant de l’aikido on s’assouplit. »
_ « Le Kokyo est le fait de sentir et de faire corps avec ce qui nous entoure ( la nature – le partenaire…) ».
_ « Faire en toute situation attention à la colonne vertébrale qui doit demeurer droite. »
_ « Il faut toujours garder un contact visuel avec le partenaire » (et avec le maître durant le cour). Il faut dire qu’on a eu l’occasion de voir le regard aquilin, perçant et déterminé de Christophe sensei à l’œuvre durant l’entrainement.
_ Nous révélant les notes de son maître Chiba sensei à propos de l’esprit martial et de l’aspect dramatique de la confrontation : « Il faut que je l’ai avant qu’il m’ait.»
…………………………………………………………………………………………………...
Pour ma part je vous dirais Christophe sensei, comme les gladiateurs disaient à César avant le combat :
« Ave Caesar morituri te salutem »
(Salut César, ceux qui vont mourir te saluent)
Quant à vous, amis lecteurs aikidoka, s’il me fallait une morale aux enseignements de Christophe sensei durant cette séance, je vous dirais :
« Mieux vaut être un rat vivant qu’un rat mort ! »
A méditer…………….

Tunis le 18 Avril 2009
Aikidokalement votre

Faouzi Mejdoub
Faouzi.mejdoub@gmail.com

Christophe Peytier au dojo de la STEG

Profitant de sa visite en Tunisie, Christophe Peytier (4ème Dan Aïkikai), n'a pas voulu rater l'occasion pour partager avec nous le plaisir de se réunir sur le tatmi. Il a aimablement accepté d'animer un cours deux heures au dojo de la STEG. Ce cours a été très riche aussi bien par le haut niveau technique du maître que par les explications martiales, philosophiques et spirituelles finement développées.

Faut-il rappeler encore que Christophe est aussi Directeur Technique de l'Association Sanjukan (Ecole représentant l'Aikido de Maitre T.K Chiba au Portugal).

Variation sur un thème...

Suite à sa participation au regroupement d'aikido qui s'est déroulé le 10,11 et 12 avril dernier, notre ami Faouzi Mejdoub a écrit un passionnant article retraçant ces impressions sur le déroulement du stage. L'article est un regard à la fois sensible, passioné et critique qu'il ne vous laissera point indifférent...


VARIATIONS SUR UN THEME
(à propos du regroupement d’aïkido des 10/11/12 Avril 2009)

Dernièrement a eu lieu à Tunis un stage d’aïkido sous la conduite de maître Hamid SILEM (6ème dan) et maître Naceur ROUIBEH (6ème dan), tous deux venus d’Alger. Les stages sont assurément un excellent moyen de sortir du cercle finalement assez étroit de son Dojo. D’aucuns pourraient se poser la question sur l’utilité d’aller chercher ailleurs ce que l’on a dans son dojo puisqu’il s’agit toujours de l’aïkido! Interrogation tout à fait légitime. A mon humble avis cette «ex-cursion» est très importante dans notre «quête aîkidocale». Les raisons peuvent être multiples parmi lesquelles je vais citer celles qui sont le fruit de l’état actuel de ma réflexion qui ne s’appuie malheureusement que sur une toute petite expérience : pour cela ami lecteur aïkidoka je demande ton indulgence.

1/ L’environnement familier du dojo constitué d’éléments matériels immuables et de partenaires personnalisés procure un certain confort moral. Notre processeur biologique prend possession de cet univers, le catégorise et le considère comme une constante dans le traitement des différentes variables propres à une situation d’apprentissage de nouvelles techniques. On se concentre sur la nouvelle technique et sur sa mise en pratique. Le partenaire dans certains cas est un ami, dans d’autres un proche camarade, mais dans tous les cas de figure on connaît une grande partie de ses forces, ses faiblesses, ses blocages, et on sait par-dessus tout si on peut «travailler» avec lui ou pas. Le dojo participe aussi à ce confort moral en ce sens qu’on est habitué à la qualité de son éclairage, à la disposition de ses miroirs, à l’emplacement de ses piliers, aux bosses de ses mauvais tapis, à son horloge bien en vue qui va raccourcir notre calvaire ou notre plaisir selon le cas……

Le dernier élément de cet environnement familier est le maître de dojo : il en est même l’élément le plus important. Tu reconnais son style, tu as une perception plus ou moins consciente du schéma général de ses déplacements, de l’exécution des techniques, de la conduite de ses séances. Tu peux interpréter son attitude au moment où il évalue l’exécution d’une technique à travers un geste ou un regard.

Ami lecteur aïkidoka ça c’est ton petit univers statique où tu vas paramétrer tes outils de perception pour les adapter à ces constantes. Une fois ce travail accompli, d’une façon quasi- mécanique, tes neurones et tes instincts se concentrent sur les techniques. A toi de voir maintenant, ami lecteur aïkidoka, si l’évolution dans un cadre différent de celui décrit plus haut peut engendrer plus de bien que de mal ou le contraire.

A méditer…..

2/ Un autre élément important qui me pousse à considérer les stages, ou d’une manière générale les regroupements inter-clubs, comme enrichissants, vient de l’exécution même des techniques : s’il est vrai que l’aïkido est «un», il n’en demeure pas moins vrai qu’il est continuellement enrichi par l’apport d’aïkidoka qui ont apporté leur pierre dans cette œuvre monumentale de l’esprit. Des styles particuliers, sans pour autant être des déviations, sont venus enrichir la pratique de l’aîkido par une perception différente, pour ne pas dire originale, des grands principes qui guident cette discipline : je préfère à ce titre là parler de « nuances » en aîkido (nuances aîkidokales ou nuances aîkidoesques ! qu’est ce que tu en penses ami lecteur aïkidoka ?).Ne pas voir ce qui se fait ailleurs revient à réinventer continuellement la roue. Et quel meilleur exemple que la roue pour continuer à tourner en rond dans les méandres giratoires si chers à O’senseï ? Pour ma part j’en ai le tournis ! et toi qu’est ce que tu en penses ami lecteur aïkidoka ?

Réflexion……..

3/ Le fait qu’il n y ait pas de compétition en aïkido vient encore renforcer cette tendance vers les stages et les regroupements inter-clubs. Si la compétition a pour finalité de démontrer la suprématie d’une technique par rapport à une autre, ce qui est loin de l’esprit aïkido, les regroupements sont autant d’occasions de voir comment une même technique est perçue et appliquée différemment en dehors de tout contexte agressif, compétitif ou hégémonique. Cela reflète, si besoin est, l’esprit de tolérance de l’aïkido, par opposition à l’esprit d’hégémonie que tente d’appliquer une technique par rapport aux autres. Qu’en penses-tu ami lecteur aîkidoka ?

Réflexion……

Les moments « plaisir »
Ce stage a été à mon humble avis un grand moment de l’aïkido en Tunisie : c’est comme cela que nous étions quelques uns à le percevoir. Le degré de maîtrise de leur art de la part des maîtres Hamidou et Naceur doit être souligné. C’est un art consommé tant sur le plan du fond que de la forme. Sur le plan du fond c’est un véritable régal de voir autant d’efficacité et d’élégance dans la présentation des techniques.Ce « cour magistral » (n’ayons pas peur des mots) s’appuyait sur des lignes directrices parfaitement illustrées interprétant des grands principes comme: l’absorption de l’attaque du partenaire ; l’action-réaction ; les centres de gravité ; l’ouverture-fermeture ; la prise de possession du centre de l’adversaire ; la perturbation de l’assurance de celui qui attaque ; les déplacements, changements d’axes et autres esquives ; l’efficacité dans l’élégance…..et il y en a certainement d’autres qui m’ont échappé vu mon très humble expérience dans cette discipline.

Sur le plan de la forme, c'est-à-dire de la conduite du stage, il faut souligner le parfait binôme constitué par ces deux maîtres. Il y a de la complémentarité dans les deux styles ; il y a de l’amabilité inné et de l’humilité ; il y a un réel désir de nous éclairer la voie, de nous guider sans démagogie. Il y a une quête continue dans la recherche de formulations variées pour nous expliquer de différentes manières les grands principes de cette discipline. Il n’y a avait ni pédentisme ni arrogance mais uniquement de la passion. Ils se sont adressés à nous avec beaucoup de cœur pour nous transmettre leur art et leur passion. Pour tous ces moments de grand kif que vous nous avez procuré je vous dis du fond du cœur merci et à quand la prochaine ? Je te souhaite ami lecteur aïkidoka de connaître de pareils moments surtout si comme moi, ces derniers temps, tu te poses des questions sur ce que cette discipline peut t’apporter. Le contexte particulier dans lequel j’ai été amené à pratiquer cette discipline fait une grande part à la notion « d’avoir du plaisir à faire ce qu’on fait » ! De grands moments comme ceux qu’on a vécu avec Maître Hamidou et Maître Naceur te réconcilient avec tes choix.

A méditer…

Les moments « à oublier » :
Il est vrai qu’il faut de tout pour faire un monde et la communauté des aïkidoka n’échappe pas à cette règle. Il n’ y a pas que des anges dans cette communauté, loin s’en faut. Les notions d’humilité, d’aider l’autre, de tolérance, d’éternel apprenant, sont loin d’être universellement partagées dans cette communauté. On y trouve beaucoup d’individus qui ont l’assurance et les certitudes des gens à l’esprit étroit. Gravir les échelons en aïkido est une chose relativement aisée étant donné entre autres l’absence de compétition. E t c’est ainsi que certains individus se trouvent propulsés au bout de deux ou trois années, avec un peu d’application, au rang des gradés c'est-à-dire le bout de leur quête, la ceinture noire. Des individus qui se sont appliqués à apprendre quelques techniques mais dont l’esprit est resté fermé au côté moral de cette discipline. Et plus ces individus montent dans les Kyu et les Dan et plus ils éprouvent le besoin de s’auto administrer des preuves de ce qu’ils considèrent comme une réussite. Cette montée dans la hiérarchie résout en partie leur mal-être et leurs frustrations. Et la recette est universelle : pour se persuader de leur réussite et surmonter leur malaise l’arme absolue est le « dédain ». Dédain vis-à-vis de ceux qui ne sont pas du même Dojo, mais aussi dédain vis-à-vis des castes inférieures (entendez par là les Dan et Kyu inférieurs). J’étais témoin dans les vestiaires d’une conversation entre 3 gradés dont l’un se plaignait du comportement d’un autre aïkidoka plus gradé que lui qui avait affiché un dédain total à sa sollicitation de travailler une technique ensemble. Cela a dû être un grand moment d’extase pour le petit ego de ce sinistre individu. Le problème est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé, et les maîtres Hamidou et Naceur l’ont répété à plusieurs reprises durant le stage : au-delà de toute considération morale il y a beaucoup à apprendre en travaillant avec moins gradés que soi.

Ami lecteur aïkidoka tu sais autant que moi qu’il y aura toujours dans les Dojo et dans les stages ce genre d’individus qu’on sera malheureusement obligé de côtoyer et de subir ; et comme dit le chanteur français Renaud « on ne choisit pas son bof’ (=beau frère) ». Et toi ami lecteur aïkidoka, ne crois-tu pas que l’apprentissage sans Kyu ni Dan comme au temps de Ueshiba serait plus judicieux ?

A méditer…

Les moments « fun » :
Ce stage a été une occasion de travailler dans la bonne humeur : les maîtres Hamidou et Naceur sont loin d’être des sinistres personnages. Au contraire leur bonhomie naturelle et leurs dons de communicateurs ont instauré un climat de travail agréable et stimulant. Le sérieux du stage est ponctué par quelques rires francs qui ont joué deux rôles :
- Travailler avec plaisir dans une ambiance sereine ;
- Descriptions caricaturales qui marquent encore plus les esprits.
Et puis ne dit-on pas dans notre tradition : « Le meilleur apprentissage est celui qui vient à travers le jeu ». Et toi ami lecteur aïkidoka, qu’en penses-tu ?

A méditer…

Carton jaune :
A Maître Hamidou pour la liberté prise avec l’étiquette. En effet, dans la séance matinale du 2ème jour du stage on a eu un laïus de la part de Maître Naceur qui expliquait l’importance du respect des règles qui régissent les rapports interpersonnels au sein de la communauté Aïkidoka (ce qu’on appelle communément « l’étiquette »). Parmi ces règles, il avait cité un cas qu’il avait ressenti comme source de honte pour lui-même la fois où les élèves de son Dojo avaient été sermonnés par un autre maître étranger au Dojo concernant l’ordre par grade durant les séances de salut en début et en fin de séances. Quelle ne fut ma surprise de voir Maître Hamidou, qui avait dirigé la séance de l’après midi, prendre ses distances (son Mae, il me semble en Aïkido !) avec cette règle en demandant, après qu’on ne soit tous assis en Seiza par ordre de grade pour le salut final, à une jeune Aïkidoka (ceinture blanche, 3 mois de pratique, sans uniforme réglementaire) de prendre place parmi les hauts gradés du fait d’un deuxième Dan en Tækwondo. « Alors Maître Hamidou, quand il y a un feu rouge qu’est-ce qu’on fait ? on s’arrête ou ça dépend…s’il y a un policier qui regarde ou pas ? » NB : Je sais que je prend un grand risque en adressant ce carton à un maître que je risque de rencontrer dans 10 ans pour mon passage de grade en ceinture noire. Mais en fait c’est un risque calculé, car je sais que je prendrai ma retraite avant ! Quoiqu’il en soit Maître Hamidou est avant tout un grand maître et un homme d’esprit qui me « corrigera » à l’occasion si j’ai fait par ignorance une mauvaise appréciation de la situation. Certains aïkidoka qui font pendant leurs moments de loisirs de la psychanalyse au lieu d’aller réviser leur technique d’aïkido, diraient qu’il s’agit là d’un comportement typique du petit nouveau (c'est-à-dire, moi) qui remet en question la hiérarchie et les dogmes.

Réflexion…

La petite correction :
Puisque dans ce qui a précédé j’ai demandé à ce qu’on me « corrige » si j’ai mal appréhendé la situation, j’enchaîne avec la petite correction. As-tu remarqué ami lecteur Aïkidoka que souvent dans les démonstrations d’une technique le maître demande à l’élève, selon le cas, de pousser, de tirer ou de serrer très fort pour qu’il puisse montrer l’efficacité de la technique qu’il est en train d’enseigner, et comment celle-ci arrive à contourner aisément la force brute ? L’élève joue le jeu en « dosant » la force consentie de telle sorte qu’elle puisse offrir le « rebond » nécessaire pour montrer l’efficacité de la technique. Ce dosage de la force et surtout sa « canalisation » dans le sens demandé par le maître, contribue à la réussite de la démonstration. Prenons maintenant le cas où l’élève dépasse le dosage requis ou qu’il ne suive pas l’axe désigné pour exercer cette force, ce qui se traduit par une gêne, ou carrément une immobilisation du maître dans l’exécution de sa démonstration.

Qu’est ce qui se passe à ton avis ami lecteur Aïkidoka ? Le maître va utiliser une autre technique pour s’en sortir ! ce qui est tout à fait normal me diras-tu, puisqu’il doit être vigilant et réactif et utiliser toute sa science en situation extrême. Mais là où cela devient caractéristique, d’une façon pratiquement immuable, c’est quand il y a la petite correction qui suit. Et la correction dépend de la gravité du crime telle qu’elle est perçue par le maître (beaucoup de témoins ou peu – y a-t-il des étrangers parmi ces témoins – est ce que cet élève a engendré cette gêne par calcul ou non…). La sanction universellement suivie est faite d’un enchaînement de 4 à 5 projections ponctuées, dans les cas sévères, par une ou deux immobilisations du genre sankyo ou yonkyo bien étoffées.

Durant cette remise à l’ordre, l’élève reprend son rôle et se borne à canaliser toute sa vigilance sur la chute à venir ( et sur la stricte exécution de sa partition) : l’ordre cosmique reprend son cour !
Ah Ego, Ego quand tu nous tiens. Mais le plus marrant dans l’histoire c’est quand ton propre maître, celui du Dojo où tu pratiques, a joué le mauvais élève en face d’un maître plus gradé que lui.
Prends-en de la graine, ami lecteur aïkidoka, futur maître.

A méditer…

Tunis le 14/04/2009
Aikidocalement votre

Faouzi Mejdoub
Faouzi.mejdoub@gmail.com

Un peu d'Humour...noir !!

"c'est bien d'être le maître !"

Michel Bécart Sensei

Michel Bécart (6ème Dan) a réalisé 3 DVD intéressants qui sont les suivants :
1- Les fondamentaux
2- ENERGIE ET MOUVEMENTS
3- BOKKEN Techniques et applications

J'ai choisi quelques extraits vidéos de ses DVD pour les partager avec vous :



Wonderfull Saito




Irimi Nage sur Shomen Uchi

Kote gaeshi sur shomen Uchi

Dōshu est un titre d'art martial, traduit littéralement par "Maître de la Voie". En aikido, dōshu est un titre héréditaire réservé au dirigeant de l'Aikikai.Trois hommes ont à ce jour porté ce titre:

* Morihei Ueshiba, premier porteur de ce titre jusqu'en 1969,
* Kisshomaru Ueshiba, de 1969 à 1999,
* Moriteru Ueshiba, de 1999 jusqu'à ce jour.

Conformément au système iemoto, lorsque le fondateur de l'aikido, Morihei Ueshiba, mourut en 1969, son fils Kisshomaru devint le second dōshu. Lorsque Kisshomaru mourut en 1999, son fils Moriteru prit ce rôle. Moriteru est destiné à confier son titre de dōshu à son fils, Mitsuteru Ueshiba.

Ici le doshu acutel Moriteru Ueshiba montre une technique avec beaucoup de simplicité et d'élégance... Après tout au sommet de l'art, on ne peut qu'être simple et ...beau !

ça bouge à la STEG

Jean-Luc Geisser - un français résident en Tunisie depuis déjà quelques années et un pratiquant assidu d'aikido (3ème Dan) au club d'ElKram- nous a rendu visite aujourd'hui au dojo de la STEG pour animer une séance d'aikido. L'ambiance était vraiment chaleureuse, décontractée et cela a plu à tout le monde...même à notre ami No3men qui vient d'entamer sa première séance d'aikido... Bonne continuation à lui et à tout le monde et merci Jean-Luc!

Tiens...Quelques souvenirs pour ne pas oublier !!!